Il me faut du silence et des rêves d’azur,
De longues étendues de sable et de blondeur,
Un horizon lointain chatoyant de couleurs
Et sur les dunes bleues le parfum des fleurs mûres.
Il me faut l’odeur suave et mauve des bruyères,
L’or piquant des ajoncs, l’or doux des immortelles,
Le velours des lichens et des œillets de mer
Et le soupir moiré des vagues maternelles.
Il me faut un casier séchant sur le vieux port,
Une barque ventrue se baignant au soleil,
Un galet rond, poli, où le lézard sommeille,
Un chemin de traverse où le vent souffle fort.
Il me faut tout cela pour vivre mes hivers ;
Le ciel pluvieux et bas, lourd de morosité
Et la ville et le bruit ne peuvent satisfaire
Mes fulgurants désirs d’espace et de beauté !
J’imagine… le ciel, le soir, un goéland,
Les dernières lueurs dont le Suroît se voile,
Et le Grand Phare aussi qui lance en tournoyant
Sa clarté régulière au sable des étoiles.